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UNE ALLERGIE PEUT EN CACHER UNE AUTRE

 

Être allergique à une protéine peut devenir plus complexe qu’il n’y parait. Une raison à cela…l’ allergie croisée. Il s’agit d’une homologie partielle de structure moléculaire entre deux éléments d’origine différente. Il faut alors redouter ce phénomène. Certes, il n’est pas systématique mais doit être recherché  en cas d’allergies multiples. Les exemples et études sur le sujet se multiplient. Interrogeons-nous sur ces particularités. 

PLUSIEURS PISTES À EXPLORER.

Comment imaginer que des allergies à priori sans lien direct sont en réalité liées à ce phénomène d’allergies croisées ? Depuis bien longtemps nous avons connaissance du classique syndrome pomme/bouleau (voir article, croquer la pomme, c'est l'enfer). Avec les avancées diagnostiques comme l’allergologie moléculaire, d’autres associations bien étranges voient le jour.

 Il a été longtemps admis que les allergies croisées n’engendraient que des réactions modérées comme pour la famille d’allergènes des PR10 détruits par la cuisson. Cependant, de nouvelles observations et publications ont permis de mettre à jour des allergies croisées beaucoup plus violentes et « dangereuses » pour l’allergique. La famille des protéines LTP est loin d’être des plus sympathiques. Les conséquences d’une réaction d’hypersensibilité à ces allergènes LTP peut être dramatiques en cas d’absence d’injection d’adrénaline si un choc anaphylactique apparait. Un exemple parmi tant d’autres : le risque de choc anaphylactique apres ingestion de pêche chez un allergique au cannabis.

POULET, LAIT ET POILS D’ANIMAUX

À priori pas de lien direct entre de la viande d’un jeune gallinacé, un liquide blanc sortant du pis de la vache et des poils de chat. Et pourtant, pour certains allergiques, une cascade d’ennuis s’annonce en lien avec ces trois éléments totalement différents. La responsable est l’albumine sérique que l’on retrouve dans chacun d’entre eux.

Un allergique au chat réactif à l’allergène fel d2 (albumine sérique du félin) pourra être réactif à la viande de poulet et même au poisson par l’intermédiaire d’une protéine parvalbumine mais aussi à celle du lait de vache appelé bos d 6 (sérum albumine bovine)

ACARIENS, GASTÉROPODES, CRUSTACÉS ET INSECTES

Les acariens, un sujet souvent décliné dans les articles d’allergologie. On commence à bien les connaître mais est-ce vraiment la réalité ? Sans aucun doute , ils sont microscopiques , nous accompagnent dans notre lit, notre canapé, notre habitat. Mais pour autant n’oublions pas les risques d’allergies alimentaires qui accompagnent parfois la rhinite la coupable de cette allergie croisée est  la tropomyosine. Il apparait alors comme une évidence qu’une réaction après ingestion de crustacés ou de gastéropodes peut être liée à une allergie aux acariens. La liste des possibles allergies croisées s’allongent avec l’huitre, la moule, la coquille saint Jacques, la palourde ou les insectes ( avec cette nouvelle mode d’entomophagie). Le risque est alors une réaction d’allergie alimentaire dite « immédiate », dans les quelques minutes et  à 2 heures après l’ingestion de l’ingrédient consommé. Il s’agit alors d’une urticaire, d’un œdème de Quincke ou d’une gêne respiratoire pouvant aboutir à un choc anaphylactique.

UN CHIEN ET UN CHOC

 

Aussi étrange que cela puisse paraitre, être réactive au chien peut engendrer des risques d’urticaire ou même de choc anaphylactique lors de relation sexuel avec son compagnon, son mari, son amant.. Le diagnostic revêt alors un caractère tout particulier puisque est mis en avant l’homologie de structure entre un allergène de chien et une protéine prostatique masculine : la kallicréïne. 

QUE FAIRE ?

L’importance du bilan allergologique est indéniable. En cas d’allergie alimentaire, dès les premiers symptômes un rendez-vous avec l’allergologue est impératif après bien sûr avoir traité les manifestations cliniques. Les délais sont parfois un peu longs

DONC NE TENTER PAS DE REPRENDRE L’ALIMENT POUR VOIS SI C’EST ÇA CAR PARFOIS LA RÉACTION SERA DÉCUPLÉE AVEC CE NOUVEAU CONTACT.

Les tests allergologiques permettent d’identifier le ou les coupables. Ils sont couplés avec des examens biologiques d’allergènes moléculaires. ceux-ci permettent d’évaluer le caractère allergie vraie et une allergie croisée

Principales allergies croisées

 

-Graminées et poivron, piment, paprika, aubergine, tomate, céréales.

-Armoise et céleri, carotte, mangue, épices (poivre, anis, cumin, coriandre, pêche, fenouil, estragon)

-Ambroisie et melon, banane, kiwi, litchis, pastèque, concombre

-Acariens et escargots, crevettes, calamars, insectes

-Cyprès ,pêche agrumes

-Latex et avocat, banane, kiwi, châtaigne, sarrasin, papaye, figue, pêche, melon, cerise, raisin, etc…

Chat et poisson, viandes, lait de vache

Chien et liquide séminal humain

Cannabis et pêche

-Arachide et les autres légumineuses (petit pois, soja, fève, haricot, lentille, lupin, pois chiche) et les fruits à coque (noisette, amande, noix, pistache, noix de cajou, noix de macadamia, noix du Brésil)

-Ail et oignon, ciboulette, poireau, asperge

-Tomate et pomme de terre, poivron, paprika, aubergine

-Moutarde et chou, radis, navet, raifort, rutabaga

-Orange et clémentine, citron, pamplemousse.

-Lait de vache et lait de chèvre, de brebis, de jument, d’ânesse, viande de bœuf.

-Œuf de poule, de caille, d’oie, 

 

 

Photos provenant de la collections privée de l'auteure

Article rédigé par Catherine Quéquet

 

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